L’Afrique, un espace d’«espérance et d’avenir, en dépit des difficultés.»

L’Afrique demeure un espace d’espérance et d’avenir en dépit des difficultés conjoncturelles et des défis auxquels elle fait face », a indiqué, dimanche à Alger, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. Dans une allocution prononcée à l’occasion de la célébration de la Journée de l’Afrique, placée cette année, sous le thème de «l’accélération de l’autonomisation des jeunes pour le développement durable», M. Medelci a mis en exergue les efforts déployés dans le domaine de la paix et de la sécurité en Afrique.

Ces efforts visent à mettre un terme aux nombreux conflits qui «secouent le continent, freinent son développement et sa relance économique et retardent son intégration », a-t-il précisé. A cet égard, «beaucoup de choses ont été accomplies», a fait observer le ministre. «Grâce aux ressorts existants au sein de l’Union africaine (UA), l’Afrique a réussi à donner d’elle l’image d’un espace capable de relever les défis de la paix, de la stabilité et du progrès économique», a-t-il dit. «Néanmoins beaucoup d’efforts restent à faire» pour atteindre ces objectifs, a-t-il relevé, évoquant les différents problèmes qui secouent les pays africains, comme la situation au Sahara Occidental, la Libye ou la Somalie.

Outre les conflits, M. Medelci a abordé la lutte contre le terrorisme et ses connexions, qui demeure, a-t-il souligné, un «défi majeur qui appelle une réelle mobilisation de tous et notamment de la communauté internationale». Dans ce cadre, il a rappelé que l’Algérie a investi «beaucoup d’efforts aux plans international, continental et sahélo/saharien pour créer des cadres et des mécanismes de concertations visant à prévenir et à combattre le fléau du terrorisme».

Au plan international, l’Algérie considère que «la question du financement des groupes terroristes doit continuer à figurer parmi les priorités de la Communauté internationale, à travers l’adoption par les Nations unies, d’un instrument juridique contraignant, criminalisant la pratique du versement de rançons aux terroristes en échange de la libération des otages». La réunion ministérielle, tenue à Bamako le 20 mai dernier, et qui a débouché sur d’importantes résolutions, notamment en matière de renforcement de la stratégie commune et des instruments de lutte contre le phénomène du terrorisme, dans la région du Sahel, aura été une «nouvelle étape qualitative » dans ce processus, a ajouté M. Medelci. Par ailleurs, les efforts déployés pour établir la paix et la stabilité en Afrique «ne sauraient être dissociés de ceux que nous déployons en faveur de son développement économique et social», a-t-il rappelé encore. C’est dans ce contexte que le NEPAD continue de susciter l’engouement des Africains et de bénéficier de l’appui de la Communauté internationale, confirmant chaque jour sa «validité » et sa «pertinence», pour l’édification des bases d’un «développement solide, solidaire et durable», pour le continent africain.

Dans le cadre de la mise en oeuvre de cette entreprise collective qu’est le NEPAD, l’Algérie a entrepris de réaliser notamment trois projets, à savoir: la Route transsaharienne, le Câble de fibre optique et le Gazoduc, a-t-il indiqué. De même qu’elle continue d’oeuvrer pour que les règles régissant sa gouvernance politique et économique soient revues par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), a-t-il ajouté. D’autre part, l’Afrique continuera à apporter une contribution majeure au renforcement du multilatéralisme et à la reforme du système des Nations unies, garant de la paix et de la stabilité dans le monde, a poursuivi M. Medelci. Il a mis en avant que la foi dans la capacité de l’Afrique à maîtriser son destin «constitue un motif de légitime espoir, de confiance et de fierté», soulignant par la même occasion, le rôle de l’Algérie, pour «conforter la dynamique de paix, de stabilité et de développement de notre continent».

Le Quotidien d’Oran, 31/05/2011

Bataille de lobbying à Washington: A quoi joue le Maroc ?

Un ancien ambassadeur américain à Rabat, devenu l’employé du gouvernement marocain, prétextant l’affaire libyenne, s’est livré à des accusations contre l’Algérie. Celle-ci a riposté via un cabinet d’avocat. La charge déclenchée par le lobby marocain à Washington a un effet refroidissant sur des relations algéro-marocaines qui semblaient se ranimer. Les lobbyistes marocains à Washington ont-ils cru que l’affaire libyenne est une opportunité pour attaquer l’Algérie aux Etats-Unis ? Un de leurs représentants, M. Edward M. Gabriel, ancien ambassadeur des Etats-Unis à Rabat avant de devenir « conseiller » du gouvernement marocain, s’est livré sur le site du journal du Congrès « The Hill » à une attaque opportuniste contre le gouvernement algérien et aussi le Polisario, sommairement assimilé à Aqmi et accusé désormais d’envoyer lui aussi des mercenaires en Libye. L’affaire a été prise au sérieux par le gouvernement algérien qui a mandaté un cabinet d’avocat à Washington pour répondre aux assertions de l’ex-ambassadeur US à Rabat. En tout cas, c’est à cette sortie de l’ex-ambassadeur que faisait référence Ahmed Ouyahia en adressant un message au gouvernement marocain au sujet de la reprise par l’agence MAP de « déclarations du lobby officiel marocain aux Etats-Unis, pour imputer à l’Algérie l’envoi de mercenaires et des armes en Libye». «Ce genre de déclaration n’est pas un facteur qui hâte l’ouverture des frontières », a relevé le Premier ministre algérien. Ouyahia, qui sait que l’activité de lobbying est une banalité aux Etats-Unis, a donc mis en exergue le fait que la MAP, agence très officielle, répercute des propos très clairement opportunistes des lobbyistes marocains à Washington. Il est en effet quelque peu fâcheux, alors que des signes de détente sont apparues récemment dans la relation bilatérale, de reproduire les affirmations des lobbyistes qui font feu de tout bois et ne s’embarrassent pas du respect des faits. L’agence MAP a manqué, à tout le moins, de distance.

Rabat dépense 5 fois plus qu’Alger en lobbying

Selon un récent article du New York Times, le gouvernement marocain a dépensé plus de 3 millions de dollars pour les lobbyistes à Washington, contre 600.000 dollars pour l’Algérie. La lecture de l’article de M. Edward M. Gabriel montre que le Maroc paye un peu trop cher des lobbyistes peu imaginatifs qui se livrent à la publication d’articles sommaires se basant sur des prétendus faits, sans jamais livrer de sources. M. Edward M. Gabriel, ambassadeur américain au Maroc de 1997 à 2001 et actuel conseiller du gouvernement marocain, ne fait que reproduire des rumeurs non étayées sur l’envoi de mercenaires par l’Algérie en Libye pour soutenir le colonel Kadhafi. Il cite, faussement et sans donner la moindre source, de « hauts responsables de l’Otan » comme étant la source des ces assertions. Et, c’était inévitable, les mercenaires en question, payés 10.000 dollars, seraient des membres du Polisario. La boucle d’une propagande, très primitive, est ainsi bouclée. Le reste est à l’avenant. Cet employé américain du gouvernement marocain trouve « scandaleux » que le Polisario puisse être reçu au niveau de l’Administration et du Congrès américains. Et, bien entendu, le linkage entre Polisario et Aqmi, toujours nié par les services occidentaux malgré les efforts de l’administration marocaine, est présenté comme allant de soi par l’ancien ambassadeur américain à Rabat. Et par conséquent, l’Algérie et le Polisario doivent être punis ! Combien est payé M. Gabriel pour cette littérature ? Son texte a suscité une réaction du juriste Gare Smith, du cabinet d’avocat Foley Hoag LLP, qui exerce également une activité de lobbying (sovereign representation).

Au nom du gouvernement algérien

Le texte de Gare Smith, publié dans le blog du Congrès « The Hill », mentionne clairement qu’il agit pour le gouvernement algérien. Au bas de l’article, il est en effet mentionné que « cette lettre a été écrite par Gare Smith au nom du Gouvernement algérien, un client de Foley Hoag LLP ». Le juriste estime que M. Edward Gabriel «accuse l’Algérie hâtivement et d’une manière décousue et semble avoir l’intention d’attiser davantage le différend entre le Maroc et l’Algérie que de promouvoir l’unité du Maghreb que le gouvernement marocain exprime en public». «Dans son effort pour alimenter la machine de propagande marocaine, Gabriel fait une série de revendications sans fondement selon lesquelles l’Algérie soutient Mouammar El-Gueddafi contre l’OTAN et la résistance libyenne. De telles allégations ne peuvent rester sans réponse», a estimé M. Smith. «Contrairement aux assertions de Gabriel, l’OTAN elle-même n’a fait aucune déclaration indiquant que le gouvernement algérien appuie El-Gueddafi contre l’OTAN et l’insurrection, et je mets au défi quiconque de produire une telle preuve», ajoute-t-il. «Ironiquement, alors qu’il professe, d’une part, des relations plus étroites avec ses voisins du Maghreb, le Maroc persiste, d’autre part, à payer des lobbyistes comme Gabriel pour +remuer le pot+ en faisant de telles allégations spécieuses», poursuit-il, tout en ajoutant que «l’Algérie a protesté contre ces fausses allégations dans le passé et continuera de le faire». A propos des mercenaires, M. Smith souligne que même si des Algériens avaient été capturés par des rebelles libyens, « cela ne prouve rien quant à la position du gouvernement algérien à l’égard de la Libye». 

par Salem Ferdi

Un juriste américain dévoile le complot de Rabat

Un article publié par le journal américain spécialisé dans les affaires du Congrès, signé par un éminent juriste, Gare Smith, dénonçant les fausses accusations d’envoi de mercenaires par l’Algérie en Libye, pour lutter aux côtés des forces du colonel Kadhafi. L’écrit intitulé «Le Maroc est- il en quête d’une unité régionale, ou d’une hégémonie sur ses voisins ?» Est une réplique cinglante à un article d’un lobbyiste américain travaillant pour le compte du régime marocain, Edward Gabriel, paru récemment dans le journal «The Hill.» Le lobbyiste pro- marocain qui avait été l’ambassadeur de son pays à Rabat de 1997 à 2001, est actuellement, conseiller du gouvernement marocain, s’était adonné à des dénigrements sur la position de Algérie vis-à-vis  de la crise libyenne et sa fabuleuse histoire des mercenaires. Dans son article Gare Smith considère que Gabriel «accuse l’Algérie hâtivement et d’une manière décousue et semble avoir l’intention d’attiser davantage les différends entre Alger et Rabat que de promouvoir l’unité du Maghreb, dont le gouvernement marocain se vante publiquement»,  et d’ajouter «dans son effort, pour alimenter le machine de propagande marocaine, Gabriel fait une série de revendications sans fondement selon lesquelles l’Algérie, soutient Kadhafi et son régime contre l’OTAN, mandatée par l’ONU et la résistance libyenne.» 
De telles allégations, poursuit-il, ne peuvent rester sans une réponse, expliquant toutefois que «contrairement aux assertions de Gabriel, l’OTAN elle-même n’a fait aucune déclaration indiquant que le gouvernement algérien fournit un appui au colonel Kadhafi, contre l’OTAN et l’insurrection armée M. Smith dit mettre au défi quiconque de produire une telle preuve contre l’Algérie, avant d’ajouter «ironiquement, alors qu’il professe, d’une part, des relations plus étroites avec ses voisins du Maghreb, le Maroc persiste, d’autre part, à payer des lobbyistes comme Gabriel, pour remuer le pot», en faisant de telles allégations spécieuses.» «L’Algérie a protesté contre ces fausses allégations dans le passé et continuera de la faire» a-t-il expliqué, avant de rappeler que «conformément à sa position de longue date et de non-ingérence dans les affaires intérieures des entres pays, l’Algérie a déclaré publiquement qu’elle ne prend pas parti dans le conflit libyen, et qu’elle respecte scrupuleusement les résolutions du Conseil de sécurité relatives à la Libye et que, comme la plupart, y compris l’OTAN, Alger est favorable à une solution à la crise libyenne», a-t-il martelé.» Regardons de près les faits: Gabriel prétend que l’Algérie a voté contre la décision de la Ligue arabe relative en soutien de l’ONU, pour la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne sur la Libye. Il a tort, la décision de la Ligue a été adoptée par consensus, par tous les membres», rappelle M. Smith. En outre, a-t-il ajouté «l’Algérie a exprimé immédiatement après, son engagement à respecter la résolution 1973 de l’ONU, qui établi une zone d’exclusion aérienne sur la Libye et elle l’a fait scrupuleusement.» 
Abordant l’épineuse question des mercenaires, M. Smith décortique cette question et démolit, sans laisser le  moindre doute, la fausse thèse de l’implication de l’Algérie. «Gabriel a-t-il souligné que 15 Algériens ont été capturés par les rebelles libyens cela peut être vrai. Mais même si c’est le cas, cela ne prouve en rien, quant à la position du gouvernement algérien à l’égard de la Libye». En effet, explique- t il, les mercenaires des pays africains voyagent souvent à travers le continent, pour combattre dans les guerres d’autres pays. Mais ces activités individuelles sont loin de représenter la politique étrangère de leur gouvernement. Gabriel affirmerait-il que la capture d’un Marocain reflète le soutien de Rabat à Kadhafi ? S’interroge- t-il. 
Pour M. Smith «la crise en Libye est grave et exige à la fois, l’attention de la communauté internationale et celle des dirigeants régionaux matures», en conséquence, relève-t-il, l’utilisation de cette crise comme prétexte, pour attaquer un voisin, qui œuvre de bonne foi afin de régler la situation est irresponsable et soulève de  sérieuses questions au sujet des véritables intérêts régionaux du Maroc.»  
Le Carrefour d’Algérie, 31/05/2011

L’amateurisme de la propagande du makhzen

Après avoir lancé une vaste campagne de diabolisation du mouvement, le Makhzen se dote aujourd’hui d’outils de propagande les plus insidieux et trouve écho auprès de la presse écrite et pas des moindres.

Tandis que la MAP publiait dimanche à 15 heures un article concernant une manifestation pro-gouvernement devant le parlement, se déroulait à Casablanca une violente répression à l’encontre des manifestants dans le quartier de Sbata alors même que des manifestations pro-gouvernement ont eu lieu sans être interdites. Le quotidien gratuit Aufait en a fait un article intitulé « Les limites du mouvement du 20 février » et a utilisé pour photo d’illustration une image d’une pancarte accrochée sur un mur censée émaner des résidents.

Comparons les deux images illustrant l’article de la MAP et celui d’Aufait :

La ressemblance entre les pancartes est flagrante : Même message, mêmes couleurs (rouge et noir), même typographie, et même dimension…

Attardons-nous désormais sur la Une du quotidien « L’Economiste » de 31 mai 2011. Rappelons que ce quotidien qui se voudrait « sérieux et indépendant » a pour sujet récurrent la corruption, le népotisme, la prévarication et le clientélisme qui rongent l’économie marocaine, soit une bonne partie des revendications du mouvement. Bien que ces sujets soient souvent traités en adoptant la langue du politiquement correct, il n’en demeure pas moins que pour la rédaction le Maroc a beaucoup de chemin à faire en la matière.
L’Economiste titre sa Une d’un décevant « Marches, grèves, sit-ins, Ras-le-bol !! » et illustre ce titre d’un photo-montage reprenant lui aussi l’image de ladite pancarte.

Il n’y a aucun doute possible concernant l’origine de ces pancartes, mais quel est le but de cette manipulation ? Cette supercherie veut-elle signifier que le Makhzen met tout en œuvre pour jeter le discrédit sur un mouvement de contestations pacifique et pro-démocratique?
Les coups de matraques, la répression, les insultes, les menaces de mort, la manipulation de l’image, et la tentative de marginaliser les jeunes du 20 février en attirant sur eux l’opprobre de leurs concitoyens est-elle la meilleure réponse du gouvernement à la situation ?
Que penser des premières semaines du mouvement où le Makhzen semblait accueillir les contestations avec souplesse? Cette complaisance était-elle destinée à la presse étrangère et aux hautes instances internationales aujourd’hui trop occupées à couvrir la Syrie et la Lybie?
Rappelons que les organisateurs du mouvement avaient pourtant annoncés que leurs marches pacifiques dureraient jusqu’aux réformes effectives pour maintenir une pression saine et avaient signifié que non seulement ces réformes sont nécessaires mais que celles annoncées sont insuffisantes.
Mamfakinch, 31/05/2011

L’amateurisme de la propagande du makhzen

Après avoir lancé une vaste campagne de diabolisation du mouvement, le Makhzen se dote aujourd’hui d’outils de propagande les plus insidieux et trouve écho auprès de la presse écrite et pas des moindres.

Tandis que la MAP publiait dimanche à 15 heures un article concernant une manifestation pro-gouvernement devant le parlement, se déroulait à Casablanca une violente répression à l’encontre des manifestants dans le quartier de Sbata alors même que des manifestations pro-gouvernement ont eu lieu sans être interdites. Le quotidien gratuit Aufait en a fait un article intitulé « Les limites du mouvement du 20 février » et a utilisé pour photo d’illustration une image d’une pancarte accrochée sur un mur censée émaner des résidents.

Comparons les deux images illustrant l’article de la MAP et celui d’Aufait :

La ressemblance entre les pancartes est flagrante : Même message, mêmes couleurs (rouge et noir), même typographie, et même dimension…

Attardons-nous désormais sur la Une du quotidien « L’Economiste » de 31 mai 2011. Rappelons que ce quotidien qui se voudrait « sérieux et indépendant » a pour sujet récurrent la corruption, le népotisme, la prévarication et le clientélisme qui rongent l’économie marocaine, soit une bonne partie des revendications du mouvement. Bien que ces sujets soient souvent traités en adoptant la langue du politiquement correct, il n’en demeure pas moins que pour la rédaction le Maroc a beaucoup de chemin à faire en la matière.
L’Economiste titre sa Une d’un décevant « Marches, grèves, sit-ins, Ras-le-bol !! » et illustre ce titre d’un photo-montage reprenant lui aussi l’image de ladite pancarte.

Il n’y a aucun doute possible concernant l’origine de ces pancartes, mais quel est le but de cette manipulation ? Cette supercherie veut-elle signifier que le Makhzen met tout en œuvre pour jeter le discrédit sur un mouvement de contestations pacifique et pro-démocratique?
Les coups de matraques, la répression, les insultes, les menaces de mort, la manipulation de l’image, et la tentative de marginaliser les jeunes du 20 février en attirant sur eux l’opprobre de leurs concitoyens est-elle la meilleure réponse du gouvernement à la situation ?
Que penser des premières semaines du mouvement où le Makhzen semblait accueillir les contestations avec souplesse? Cette complaisance était-elle destinée à la presse étrangère et aux hautes instances internationales aujourd’hui trop occupées à couvrir la Syrie et la Lybie?
Rappelons que les organisateurs du mouvement avaient pourtant annoncés que leurs marches pacifiques dureraient jusqu’aux réformes effectives pour maintenir une pression saine et avaient signifié que non seulement ces réformes sont nécessaires mais que celles annoncées sont insuffisantes.
Mamfakinch, 31/05/2011

Commémoration de la journée internationale de l’Enfance

L’enfant est la première cible dans les zones de conflits
Al’initiative de l’Association Machaal Chahid en coordination avec El Moudjahid a eu lieu, hier, la commémoration de la journée internationale de l’Enfance célébrée le 1er juin de chaque année. Cette rencontre a regroupé des représentants des missions diplomatiques palestinienne et sahraouie (du Sahara Occidental envahie par le Maroc en 1975, ndds), les représentants du Croissant-rouge algérien et des Scouts musulmans algériens, des représentants de la société civile.
La commémoration de cette journée s’est voulue comme une pensée à ses milliers d’enfants palestiniens et sahraouis victimes de la politique d’oppression que les peuples de ces pays subissent du fait de l’occupation de leurs territoires. Les représentants palestiniens et sahraouis ont tous fait remarquer que les enfants étaient la première cible dans les exactions des troupes d’occupation.
Les massacres vécus à Ghaza furent rappelés pour montrer l’ampleur de la tragédie. Aux enfants tués s’ajoutent aujourd’hui des milliers de handicapés, des milliers d’enfants atteints de maladies irréversibles, la totalité des enfants qui ont survécu au carnage souffrent de malnutrition et de conditions de vie infra humaines. C’est à partir de ce drame, et en solidarité avec le peuple palestinien que les représentants du Croissant-rouge algérien ont annoncé qu’une action de prise en charge d’un enfant palestinien par famille algérienne (parrainage) est coordonnée avec l’ambassade de l’Etat de Palestine à Alger. Le Croissant-rouge algérien assurant la liaison et servant à rapprocher les familles. Cette initiative bénéficie du soutien du Président de la République. Les représentants du Croissant-rouge algérien ont rappelé aussi les efforts accomplis en direction des enfants sahraouis dans les camps de réfugiés, comme dans les territoires occupés.
Il a été souligné que dans le cadre de la solidarité avec le peuple sahraoui, les lycées et universités algériennes, accueillent les jeunes Sahraouis tandis que les enfants concernés par le primaire sont pris en charge dans les camps de réfugiés.
Trente ONG travaillent par ailleurs sur le terrain, plus de 25.000 trousseaux vont être distribués aux enfants sahraouis dans le cadre de la prochaine rentrée scolaire. Le CRA, compte tenu de la situation qui règne à nos frontières à travers la situation difficile vécus par certains pays voisins, a engagé des actions de solidarité en direction des enfants : distribution de dons (lait, etc.).
Des intervenants ont dénoncé par ailleurs l’utilisation des enfants dans des conflits armés notamment en Afrique, les énormes sacrifices consentis par les enfants durant la guerre de Libération nationale, où là aussi principalement ciblé, les pathologies dont souffrent les personnes des violences exercées sur eux durant la guerre dues à l’usage du napalm, etc., les dommages que provoquent encore de nos jours les mines antipersonnel enfouies dans les zones frontalières, avec des centaines de victimes, notamment les enfants. L’administration française ayant fourni des cartes de peu de fiabilité. Des intervenants ont également souligné que le cadre juridique international relatif à la protection de l’enfant est suffisant.
Ce qui est reproché, c’est l’absence d’application réelle sur le terrain, notamment en direction des enfants vivant sous occupation coloniale comme c’est le cas en Palestine et au Sahara occidental.
L’occasion était propice et a permis à des intervenants de lancer des appels à l’opinion publique internationale pour mieux assurer la protection des enfants à travers le monde et notamment dans les zones de conflits.
T. M. A.
El Moudjahid, 30/05/2011 

Conflit du Sahara Occidental Les Non-Alignés réitèrent l’application du droit à l’autodétermination

Les ministres des Affaires étrangères des pays du MNA ont réaffirmé dans leur déclaration finale les positions antérieures du Mouvement sur la question du Sahara occidental, notamment son appui aux résolutions adoptées par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité de l’ONU.
Ils ont réitéré, à ce sujet, “leur soutien ferme aux efforts déployés par le secrétaire général (Ban Ki-moon) et son représentant personnel (Christopher Ross) en vue d’un règlement politique mutuellement acceptable et qui assure l’autodétermination du peuple du Sahara occidental”. Les ministres ont reconnu, à cet effet, que toutes les options pour l’autodétermination “sont valables pour autant que celles-ci soient conformes aux volontés librement exprimées de la population concernée et aux principes clairement consacrées par les résolutions de l’Assemblée générale”. Les ministres se sont félicité des quatre cycles de négociations entre les parties au conflit, le Maroc et la Front Polisario, et de leur “engagement à continuer à faire preuve de volonté politique et à travailler dans un climat propice au dialogue”.
Dans ce cadre, ils appellent les parties et les États de la région “à coopérer pleinement avec le secrétaire générale et son représentant personnel” et réaffirment la “responsabilité” des Nations unies à l’égard du peuple du Sahara occidental.
Liberté, 31/05/2011

Le Croissant-Rouge algérien parrainera des enfants palestiniens

Le Croissant-Rouge algérien (CRA) lancera bientôt une opération de parrainage des enfants de Palestine.
Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Initiée par le Croissant-Rouge algérien, une opération de parrainage des enfants de Palestine sera lancée incessamment. Elle permettra aux familles et citoyens algériens de prendre en charge un enfant palestinien, fils de chahid (martyr) ou de détenu, à travers une aide de 105 000 DA. C’est ce qu’a annoncé Hadj Hamou Benzeguir, président du CRA, hier lors d’une rencontre consacrée à l’impact des guerres sur les enfants, au forum d’ El Moudjahid. «Notre projet a été approuvé par le président de la République. Le CRA se chargera de recueillir la contribution des familles ou des personnes intéressées par ces enfants. Les 105 000 DA, dont 5 000 seront consacrés aux frais de transfert, seront versés dans un compte bancaire avant d’être transférés vers les destinataires », a-t-il expliqué. Le CRA projette également une action de solidarité avec les enfants sahraouis. «A l’occasion de la Journée internationale de l’enfant, célébrée le 1er juin, 25 000 trousseaux scolaires complets seront acheminés par un convoi du CRA aux enfants des camps des réfugiés sahraouis. Cela permettra une meilleure rentrée scolaire 2011/2012», a précisé le président du CRA. Prenant part à la rencontre, le représentant de l’ambassade de Palestine en Algérie a affirmé que l’entité sioniste s’attaque aux enfants dans les Territoires occupés. Il citera dans plusieurs carnages perpétrés par Israël en Palestine, notamment à Ghaza, et en Egypte. «A Ghaza, même une école affiliée aux Nations unies n’a pas été épargnée par les bombardements de l’aviation israélienne faisant 40 enfants martyrs», a-t-il dit, avant de poursuivre : «Selon l’ONU, 50% des enfants et des femmes enceintes sont atteints d’anémie suite au blocus imposé par Israël.» Interpellant l’opinion publique sur la protection des enfants sahraouis, le chargé de la culture et de la communication à l’ambassade du Sahara occidental, Mohamed Lamine Dabara, dira, pour sa part, que des enfants de son pays sont partagés en deux groupes, ceux soumis à la colonisation marocaine et ceux vivant dans les camps de réfugiés. «Les premiers sont victimes de ségrégation, d’exclusion de l’école, de marginalisation et assistent au quotidien à la torture de leurs proches tandis que les seconds souffrent de l’isolement et du manque de moyens», a-t-il souligné.
R. N. 

Au Maroc, la presse indépendante renaît sur le Net

Le foisonnement de la presse libre a marqué le «printemps marocain» des années 2000. Dix ans plus tard, la Toile lui redonne une seconde vie grâce au souffle libérateur des révolutions arabes.

Si au Maroc le vent du changement souffle moins fort que les bourrasques qui ont balayé les dictatures tunisienne et égyptienne, il n’en demeure pas moins que la soif de liberté et de démocratie est bien réelle. Elle se manifeste depuis longtemps par le foisonnement de la vie associative —souvent réprimée d’ailleurs—, par une libération de la parole dans de nouvelles agoras dont Internet, par une nouvelle scène artistique qui en dix ans est sortie de la confidentialité, mais aussi et surtout par la vigueur d’une presse indépendante qui a brisé bien des tabous.
Cette presse, malmenée par la censure, a retrouvé une nouvelle vigueur sur le Net, comme le souligne le New York Times.

La presse indépendante des années 2000

La fermeture brutale le 27 janvier 2010 par les autorités marocaines du Journal Hebdomadaire, titre phare de la presse indépendante du royaume, avait marqué la fin d’une époque pour la liberté d’expression au Maroc. Sa mise en faillite judiciaire, masquant en réalité une mise à mort politique, avait suscité un vif émoi dans l’opinion publique.
La presse indépendante des années 2000 est née à une charnière historique que les médias occidentaux ont vite qualifiée de «printemps marocain». Au crépuscule d’un règne à la longévité exceptionnelle, Hassan II avait été contraint à cette époque de desserrer l’étau. Le contexte international de l’après-guerre froide avait fortement réduit l’indulgence du monde à son égard. A l’intérieur du pays, la contestation politique et sociale l’avait obligé à entamer des réformes, notamment en matière de droits de l’homme.
C’est dans ce contexte particulier d’interrègne que la société civile appelant à un nouveau pacte social avec la monarchie a pu être audible, sans que la répression aveugle ne s’abatte sur les contradicteurs du régime —comme par le passé.
La liberté d’expression était loin d’être acquise, mais l’espoir d’un changement était palpable. La nouvelle presse avait alors abordé des sujets encore tabous avec un ton qui tranchait radicalement avec la majorité des titres existants. Le nouveau règne de Mohammed VI devait conforter cette expérience, et la jeune presse indépendante avait parié sur une accélération de la dynamique qu’elle croyait assurée avec un pouvoir rénové. L’opinion internationale a voulu croire que la stabilité du pays s’accompagnerait d’une tempérance du régime et d’une transition démocratique en douceur.
Ce ne fut pas le cas: la liberté de la presse —marqueur essentiel d’une telle promesse— a été bien souvent malmenée, la censure ayant rapidement repris le dessus. Ainsi, des titres comme Le Journal et plus tard TelQuel, considérés comme les étendards de ce nouveau Maroc, se sont transformés au fil des ans en publications de combat avant de disparaître ou de mettre de l’eau dans leur vin pour assurer leur survie —les autorités n’ayant jamais été disposées à accepter leur liberté de ton.
Les rares défricheurs de cette période ont payé le prix cher par des interdictions à répétition et une asphyxie financière orchestrée par l’Etat. Leurs prises de position éditoriales avant-gardistes, leurs investigations au cœur du système politique, leurs révélations sur les scandales économiques, sur le retour aux pratiques liberticides des caciques du régime, sur le maintien de la « nature féodale » du pouvoir royal, leur ont valu d’être considérés comme les seuls réceptacles des voix dissonantes, au moment où la plupart des acteurs politiques et de nombreuses figures de la société civile avaient cédé aux sirènes de la cooptation.
Les germes de ce journalisme d’un genre nouveau au Maroc ont favorisé l’éclosion d’autres titres, notamment arabophones comme Al Jarida Al Oula ou Akhbar Al Yaoum, qui subiront à leur tour les foudres du Palais.

Le règne de la complaisance et du non-dit

Aujourd’hui, ces rares bastions de la presse d’investigation ont pratiquement tous disparu. La sanction économique et judiciaire est devenue le bras armé de la censure politique, ce qui rend toute entreprise de presse périlleuse. Le code de la presse est un outil de terreur, la justice se transforme volontiers en institution de représailles et l’Etat, qui a toujours recours à l’emprisonnement des journalistes, utilise des armes encore plus dissuasives pour bâillonner les médias. Des amendes colossales, l’interdiction d’exercer et un boycott publicitaire qui fait réfléchir à deux fois les patrons de presse, devenus du coup plus rétifs à enquêter.
A quelques rares exceptions, c’est le règne de la complaisance et du non-dit qui prévaut, celui aussi des petits arrangements entre hommes de pouvoir et journalistes. La moindre critique de la monarchie, de ses symboles ou de ses représentants aboutit souvent à des procès kafkaïens intentés à l’encontre des journalistes, à la mise en faillite de leurs journaux pour les faire taire ou les forcer à l’exil.
Aussi, pour assurer leur survie, la plupart des publications se gardent bien de toute liberté de ton, adoptant comme charte éditoriale l’horizon tracé par le Palais.
Le cas du quotidien Al Massae prouve qu’il ne sert à rien de jouer sur la corde raide du populisme pour s’attirer les bonnes grâces de l’Etat. Ce quotidien arabophone, le plus diffusé au Maroc et considéré à ses débuts comme le nouveau poil à gratter des gouvernants en raison du ton racoleur de son éditorialiste, a rapidement viré sa cuti pour servir de porte-voix à la frange la plus conservatrice du pouvoir.
Il s’est systématiquement attaqué aux réformateurs et à ceux qui défendent un projet de société ouvert sur les valeurs universalistes. Homosexuels, artistes, activistes, féministes; tous ont goûté à sa plume dénonciatrice. Il est assurément le contre-exemple de ce que peut apporter la prise de parole dans un environnement politique et social prompt à enterrer le renouveau.
Enfin, conséquence d’une offensive menée par l’entourage du roi, la télévision et la radio sont plus que jamais sous le contrôle direct de l’Etat, de groupes d’intérêts liés au pouvoir, ou sommairement confinés à un rôle de divertissement. Internet est lui aussi sous haute surveillance; de nombreux blogueurs ont d’ailleurs été récemment embastillés. Résultat de cette prise en étau des médias: le royaume dégringole depuis dix ans dans les classements internationaux de la liberté de la presse.
Mohammed VI a une vision particulière de la liberté de la presse qu’il a quelques fois exprimée sans détours. Lui qui n’a jamais donné d’interview ou de conférence de presse aux médias marocains —à l’exception de reportages photos à des magazines féminins de mode— met en avant la «responsabilité» face aux «dérives». Désavouer la politique du monarque ou de son cabinet, mettre en lumière la prédation économique d’une partie de la classe dirigeante, dénoncer la pratique de la torture par les sécuritaires, fustiger la justice d’abattage, sont interprétés comme des actions subversives pour justifier les châtiments infligés à la presse.
Dans les faits, les journalistes ne doivent en aucun cas remettre en question ce que le Palais et son gouvernement définissent comme les «constantes de la nation», c’est-à-dire le caractère sacré du trône —y compris ses choix de gouvernance—, l’islam en tant que religion d’Etat, la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental et la sanctuarisation de l’appareil sécuritaire.
Quant à la sphère privée du roi, elle demeure inviolable même lorsqu’elle interfère avec la politique de l’Etat, comme l’a illustrée l’affaire tragicocasse du rotavirus royal. Pourtant, ce sont là les thèmes sur lesquels la presse a le plus à débattre. Comment dans cette situation peut-on valablement envisager qu’un journaliste qui est considéré comme un sujet de Sa Majesté puisse s’exprimer en toute liberté?
Ceux qui s’y risquent s’exposent à la « vendetta ». Le plus souvent, la presse use de circonvolutions sémantiques pour faire passer ses messages. Elle se transforme alors en alibi pour l’Etat, faisant accepter l’idée qu’au Maroc les choses peuvent être exprimées malgré tout. Des sujets de société sont plus facilement abordables, participant ainsi à une perception dénaturée de ce qui peut être relaté, mais sur la nature du régime et ses affaires, les plumes se sont asséchées, faisant triompher l’autocensure.
C’est tout le paradoxe d’une société qui aspire à plus de liberté malgré le poids des conservatismes et d’un pouvoir qui ne supporte pas la remise en cause de ses archaïsmes.

La renaissance par le vent contestataire

Mais avec les révolutions arabes, la presse libre a retrouvé une nouvelle vigueur sur Internet. C’est le cas par exemple de lakome.com, souvent décrit comme «un petit WikiLeaks marocain», de Goud.ma qui réunit de jeunes journalistes ayant acquis une première expérience dans les journaux censurés, mais aussi et surtout de Demain, au ton rafraîchissant du journaliste Ali Lmrabet —interdit d’exercer sa profession pour dix ans depuis 2005. Sujets dits «sensibles», caricatures  —notamment celles de Khalid Gueddar— qui croquent à pleines dents une actualité politique riche en rebondissements, reportages et infos croustillantes font la joie des lecteurs.
Comme en 2000 pour les rares hebdos qui avaient à l’époque arraché leur liberté d’informer, le succès est au rendez-vous. Les commentaires sur Facebook attirent d’innombrables visiteurs; c’est un véritable phénomène de migration de l’info auquel nous assistons.
La Toile marocaine riche de blogueurs talentueux comme Larbi ou Ibn Kafka a aussi vu la naissance d’un journalisme citoyen et dissident prometteur, dont l’emblème est sans conteste le média citoyen Mamfakinch dont le mode opératoire s’inspire des fameux Anonymous —dont le rôle a été déterminant dans la chute du régime tunisien de Ben Ali.
La pérennité de telles expériences propulsées aussi par la puissance des sites de partage et des réseaux sociaux est pourtant précaire. Comme ailleurs, il n’existe pas au Maroc de modèle économique qui puisse assurer leur viabilité et, par conséquent, leur indépendance.
Réunis à Alicante fin avril à l’initiative de Casa Mediterraneo, une brochette de blogueurs et de cyberdissidents du pourtour méditerranéen —particulièrement ceux d’Afrique du Nord— ont échangé la même expérience, celle de voix étouffées qui parient sur Internet pour que le journalisme regagne ses lettres de noblesse.
Ali Amar
Source : Slate Afrique, 31/05/2011

Coup de froid entre le Maroc et l’Algérie

Le rapprochement entre les deux frères ennemis maghrébins était sur toutes les bouches. Ces derniers jours, des rumeurs persistantes annonçaient la réouverture prochaine des frontières algéro-marocaines. Il n’en sera rien. Pire, l’Algérie accuse le Maroc de vouloir l’impliquer dans le conflit libyen.
Elles sont fermées depuis dix-sept ans. Et le resteront encore un moment. Dimanche, lors d’une conférence de presse à Alger,le premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a annoncé que « l’ouverture des frontières terrestres avec le Maroc n’était pas à l’ordre du jour ». Celles-ci avaient été fermées en août 1994 à la suite d’un attentat islamiste à Marrakech, que Rabat avait imputé aux services secrets algériens.
Ahmed Ouyahia a toutefois précisé que l’ouverture des frontières « arriverait bien un jour ». Pour cela, il a indiqué qu’il fallait d’abord instaurer un climat de sérénité entre les deux pays. Officiellement, le Maroc et l’Algérie entretiennent de bonnes relations. Officieusement, elles ne sont pas si cordiales.
Sahara occidental, véritable méfiance entre Alger et Rabat, petites phrases d’Abdelaziz Bouteflika contre Mohamed VI : les points de frictions sont nombreux. A cette longue liste des contentieux algéro-marocains peut désormais être ajouté le conflit libyen.
Dimanche, le Premier ministre algérien a en effet accusé le Maroc d’avoir inspiré des informations selon lesquelles son pays soutiendrait militairement le colonel Kadhafi dans sa lutte contre les rebelles du Conseil National de Transition (CNT). « Ces derniers temps, on observe (…) des déclarations de l’Agence officielle marocaine et une agitation du lobby officiel marocain aux Etats-Unis visant à impliquer l’Algérie dans l’envoi de mercenaires en Libye, dans l’envoi d’armes en Libye », a-t-il déclaré.
Selon le quotidien britannique The Independent, l’Algérie tenterait de fournir des armes, notamment des chars et des véhicules blindés, aux forces loyales à Mouammar Kadhafi. Pour Alger, toutes ces accusations sont mensongères. Lors de sa conférence de presse dimanche dernier, Ahmed Ouyahia a rappelé que l’Algérie a adhéré à la position de l’Union africaine, qui préconise un cessez-le-feu et des solutions politiques au conflit libyen.
Benjamin ROGER
Radio Africa N°1, 31/05/2011